Le premier roman d’Ensaf Haidar, La geôle des innocents, est pour le moins surprenant.
Il est étonnant, d’abord, parce que la fiction se déroule dans un univers clos, une prison, et qu’il s’agit d’histoires croisées d’amours interdites, d’amour hors mariage, ou de liaisons illégitimes, puis d’amours illicites, dans un monde arabe en pleine mutation.
L’histoire se déroule dans l’ambiance qui régnait encore en Arabie saoudite, il n’y a pas si longtemps, nous dit-on, avant que le prince Mohammed ben Salmane, communément appelé MBS, n’entreprenne d’enclencher le processus menant à la modernité du pays et retire progressivement le pouvoir à la police religieuse.
Cette dernière, la police religieuse, dirigeait la vie privée des citoyens avec la complicité des familles ou des délateurs qui en faisaient partie, père, fils ou mari. Elle avait préséance sur le système judiciaire. Pire, elle était le système juridique lui-même.
Jusqu’ici, tout va bien, puisque nous avions compris en lisant le premier livre d'Ensaf Haidar — sa biographie, Mon combat pour sauver Raïf Badawi — que le système saoudien ne faisait de cadeaux ni aux libres penseurs ni aux femmes, et qu’il n’était pas un lieu sûr pour celles qui rêvaient de légèreté, qu’elle soit vestimentaire ou faite de liberté.
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