jeudi 16 juillet 2020

Revenir en ville - l'ensauvagement de la société

Cher Pierre April,

Je m'adresse à toi car pendant ce confinement stricte en Espagne, tes messages étaient si pleins de tendresse qu'ils m'ont émue.

Tu sais quoi, j'avais écrit un premier post sur la situation que je vivais en Espagne puis comme tu appréciais les lire, j'ai continué chaque matin en décalage horaire en m'adressant à toi et à quelques-unes des personnes qui suivaient mes tribulations comme le dit si bien Carole Poirier. 

Andalousie juin 2020


Hier, tu m'as posé la question si j'étais enfin libre? Je n'ai pas répondu sur facebook car je comptais t'écrire directement en message privé puis j'ai décidé d'écrire ce texte. 

En Espagne, j'étais au bord de la mer, enfermée certes mais en face de la mer. Ici je suis en face des immeubles du centre-ville et lorsque je sors depuis 2 jours, je reviens à la maison fâchée.

Je n'en reviens pas du laxisme des personnes ici.  Mais ça c'est un autre dossier.

Ce qui me désole encore plus est cette justice de fond de ruelle qui sévit au Québec en ce moment qui consiste à accuser quelqu'un sur les médias sociaux sans porter plainte à la police qui fait que les personnes accusées se retrouvent abandonnées par leur employeur.

Comment mieux bafouer une société démocratique que d'appliquer une justice de fond de ruelle basée sur des dénonciations - vraies ou fausses, là n'est pas la question. 

Celle qui m'a le plus choquée est la dénonciation de Safia Nolin la journée d’anniversaire de Maripier Morin. 

Je dois avouer que lorsque j'ai entendu, pour la première fois la voix plein de douceur de Safia Nolin, j'avais été charmée. 

Puis par la suite lorsque j'entendais ou je lisais ses messages vulgaires et grossiers, j'avais l'impression qu'elle faisait de la fausse représentation. Le contraste entre les deux était trop flagrant. 

J'apprenais en lisant de loin ses tweets et ses posts qui apparaissaient sous son nom que son père est d'origine algérienne. Apparemment, ce dernier l'aurait abandonnée. Eh bien, elle ne fait pas honneur à ses origines et devrait prendre exemple sur nombres d'entre les Algériens et Kabyles, des personnes éduquées, cultivées et dignes. Ceux que j’ai rencontrés sont admirables et organisent des événements pour honorer et commémorer leur culture. À mon avis elle devrait tenter de les adopter. 

Hier, j'ai écrit le tweet suivant en retweetant avec un commentaire celui de Jean-François Lisée qui comparait la période actuelle à celle stalinienne. Nous ne sommes pas loin!  

J'arrête ici ce texte qui s'adressait au début à toi cher Pierre et aux personnes qui m'ont suivies depuis mon exil espagnol, en guise de texte de remerciement de m'avoir incitée à écrire et vous raconter ce que quotidiennement il nous arrivait. J'ai bifurqué sur la situation actuelle où les dénonciations sur fond de médias sociaux font rage! Désolée. 

Je nous souhaite de rester libres et de ne pas avoir à subir les affres de n'importe quel individu revanchard, menteur ou jaloux. 
Être témoin de l’ensauvagement actuel est désolant! 

lundi 13 juillet 2020

14 e Jour de confinement à Montréal


Aux bains arabes à Ronda
Aux bains arabes à Ronda - Andalousie

Celles et ceux qui ont suivi mes tribulations comme le dit si bien mon amie Carole Poirier, elle qui était venue me rejoindre dans mon petit paradis espagnol l'année dernière, savent que j'ai dû faire trois confinements, isolée depuis le mois de mars.

Il y a eu le confinement stricte demandé par les autorités espagnoles dès le 14 mars qui s'est assoupli à la mi-juin.

Puis il y a eu deux isolements de 14 jours en Espagne. Le premier lorsque j'ai vainement tenté d'obtenir, en m'y rendant directement, un billet d'avion à l'aéroport de Malaga - Costa del Sol

Mes voisins ont préféré que je fasse un 14 jours d'isolement.

Puis après ces 14 jours, j'en ai fait un autre car je pensais avoir un rhume. Ce qui n'a pas été le cas. Donc, je me suis isolée volontairement en mentionnant à mes voisins que je croyais avoir un rhume. 
Bien entendu, j'avais oublié mes allergies saisonnières disparues lorsque mes voisins m'ont apporté des pilules anti - allergie. 

Puis en revenant à Montréal le 30 juin, les autorités canadiennes nous demandent de nous mettre en quarantaine. Ce que j'ai fait.  Ils m'ont certifié que le 14 juillet, je pourrais sortir. 

Aujourd'hui, c'est mon dernier jour de quarantaine à Montréal et je peux vous certifier que si j'avais été 3 mois en confinement ici je serai devenue barjo ou alors j'aurais relu tous les livres de ma bibliothèque, ou alors pondu deux autres romans. 

Voilà. Le décor n'est pas le même. La vie n'est pas la même. 

Mais qu'est-ce qu'on est bien dans un de nos chez nous!

À part, lire les pro-masques et les anti-masques. Cette polémique m'a tellement déçue. 

Nous vivons dans un pays assez aseptisé. Nous sommes libres! 

Libres d'émettre une opinion, de se la faire contester, de riposter, de manifester... notre devoir pour conserver ces bienfaits c'est de comprendre que de temps en temps, il y a lieu d'écouter les spécialistes. 

Et ici les spécialistes sont en l'occurence, les médecins, les infirmières et les préposés qui sont en première ligne. Et qui, s'il y avait une épidémie plus significative, ne suffiraient pas à la tâche. 

Notre devoir est de les soutenir. Et de nous respecter mutuellement pour ne pas nous retrouver reconfiné. 
Ce sera difficile! 

Demain, je sortirai, puisque je serai à mon 15e jour comme me l'a mentionnée l'agente du gouvernement. 

J'irai voir mon père qui se trouve dans un centre pour personnes âgées. Que j'ai fait déménager à distance avec ce que ça implique de changer les comptes Videotron à distance, etc. 

Son centre ayant fermé ses portes aux visiteurs le 14 mars et rouvert la semaine dernière. Il y a eu 29 cas de Covid-19. 
Je suivais tout cela à distance en priant la mer d'envoyer des ondes d'iode au Centre pour nettoyer la tête couronnée d'épines. 

Et savez-vous quoi?

Mon père a 92 ans. Il a eu la tuberculose à l'âge de 19 ans. Il bénit la streptomycine qui lui a été administrée à l'âge de 19 ans et qui l'a sauvé sinon, je ne serai pas née, me rappelle-t-il. 

Il a un poumon qui s'est affaissé et l'autre qui a pris toute la place, m'a-t-on un jour expliqué. 

Son métier, croyez-le ou non musicien, Saxophoniste et clarinettiste.

Demain, j'irai le voir. J'attacherai mes cheveux bien serrés dans un chapeau et je porterai, malgré mon confinement de 3 mois et 3 fois 14 jours isolée, un masque, une visière et des gants, que j'aspergerai d'alcool avant de rentrer dans sa chambre. 









mardi 7 juillet 2020

Adieu Sifu Gabrielle!

Lorsque les médias annoncent la mort de quelqu'un dans des circonstances tragiques, notre réflexe est de penser aux familles, aux amis, amies, aux êtres qui connaissaient la personne.

Et lorsqu'on nous appelle pour nous annoncer que cette personne inconnue des médias est une de nos amies chères, notre monde est dévasté.

Plus encore lorsqu'on lit l'article concernant sa mort. Si impersonnel, aucun nom de personne, comme si cette personne était une inconnue.

Il est vrai qu'elle n'était pas connue des médias, ni de leurs amis et amies. Mais elle était connue par une communauté toute entière.

Et il est rare que les médias accordent de l'intérêt à la diversité sauf si un de leurs membres proteste, victimise, ou alors critique allègrement la société dans laquelle il vit. C'est ainsi.

Or, bien que le reportage soit impersonnel, ce n'est pas n'importe quelle personne qui s'est noyée. C'est une femme très connue des milieux chinois de Montréal. À juste raison.

Sur facebook :
Ce n’est pas n’importe quelle femme! Non! Ce n’est pas n’importe quelle femme qui s’est noyée! Une femme parmi d’autres? Non!

Elle porte un nom.

Elle, c’était Sifu Gabrielle.

C’était un pilier de la communauté chinoise! Une des rares québécoises de souche à autant connaître les membres de la communauté chinoise de Montréal, les familles, les enfants d’ici et d’ailleurs comme s’il s’agissait de sa propre famille!

C’était elle qui était responsable de la Danse du Lion, entre autres, vous savez cette danse bruyante et colorée que nous voyons déambuler pendant les festivités dans le Quartier chinois.
C'est cette troupe de danseurs qui égaye les malades de l’hôpital chinois de Montréal chaque année, pendant le Nouvel An.
Et qui exécute une danse différente sur chaque étage au plaisir des malades.

Elle qui s’occupait des jeunes chinois pour les aider à rééquilibrer leur énergie.

Elle qui était prof de T’ai Chi dans la communauté.

Elle qui parlait couramment le mandarin!

Elle qui était une grande amie de Francine Grimaldi! De Bobby Breton Parisi et de bien d’autres car elle était l’Amie que toutes et tous aimeraient avoir.



Avec laquelle nous avions le projet d’organiser une soirée hommage à Francine après mon retour d’Espagne.

Un ange !

Être auprès d’elle, c’était se retrouver dans une autre dimension. Celle de la vie telle qu’elle devrait être, toute en douceur.

Se souhaiter la bonne année!




Car elle était la douceur incarnée!

Adieu Sifu Gabrielle!


Adieu!