dimanche 1 juillet 2012

PARCE QU'IL FAUT ÊTRE DEUX POUR DANSER LE TANGO



Dans le tango, tu avances, tu recules, tu fais un pas de côté, un faux pas, l'un des deux le rattrape et le morceau de musique finit toujours par s'achever. L'aventure aura duré trois à 6 minutes tout au plus.

La vie, le tango c'est l'équilibre en soi, avec le partenaire, la musique, le plancher de danse, les autres couples autour et le monde extérieur. La suite... 

Ce matin, je repensais à toutes ces années à danser et danser pour catharsiser cette profonde mélancolie que l'on porte parfois en soi lorsque nous nous trouvons entre deux chaises ou entre plusieurs, culturellement parlant. 

"À mon sens, il n'est pas d'état plus exquis que celui de d'étranger. C'est pourquoi je me mêle aux êtres humains, qui ne sont pas de mon espèce: précisément afin d'être un étranger parmi eux." 

Cet extrait figure en tête du "livre trois": l'Heure des Hirondelles, du roman de Paul Bowles La Maison de l'Araignée.

Il en a fallu des valses tangos, des milongas, des Pugliese, Piazzola, Hugo Diaz, Gardel, etc. pour arriver à cette constatation d'état exquis que celui d'être étranger parmi les autres. 

Et de constater plus tard que nous ne sommes pas uniques dans cette galère. Il est vrai qu'une majorité de personnes, sinon tout le monde porte en soi cette étrangeté largement expliquée par Julia Kristeva dans le livre Étrangers à nous-mêmes. Je ne m'étendrais pas là-dessus.

Le plus difficile est de porter cette étrangeté lorsque nous sommes chez Nous.

Aujourd'hui donc, Nous Nous sentons divisés. Nous sommes ces révolutionnaires sans révolution sinon celle qui se passe dans nos têtes. 
Le mariage a été difficile, la cohabitation est en équilibre instable, le divorce s'annonce long et pénible, avec au loin un observateur non participant et un perturbateur qui s'immisce toujours pour compliquer la situation. 

Et chacun se réfugie dans un ailleurs pour se recentrer là où la paix règne. En soi ou chez soi. 

Aujourd'hui 1er juillet, Fête du Canada, le tango a pris une autre dimension comme dans ce petit film plus bas, différent de celui présenté au haut de cette page, qui raconte l'histoire d'une milonga, d'une possible séparation, d'une réparation par nostalgie alors qu'il n'y avait au fond qu'un banal malentendu. 

Comme ce malentendu qui dure et dure et perdure entre le Québec et le Canada. 
L'histoire d'un malentendu 


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