Ce qui suit n’a rien de scientifique ni ne se base sur aucune statistiques. Le contenu de ce texte est le fruit de mes observations depuis 1997.
Je suis apparemment un peu plus jeune que les baby boomers, selon certains classificateurs de générations.
Je ne sais pas comment se nomme la nouvelle génération, celle que j’ai surnommée La jeunesse au fil blanc dans un autre texte et celle surnommée par Michel Serres : Les petites poucettes.
La génération Y, dit-on. Je viens ici contredire les sociologues et autres classificateurs. Il y a la génération Y et il y a une nouvelle génération, plus jeune, celle de la compassion virtuelle. Ce que je nommerai les « Pastu ». Moi... La suite...
Hier en entrant du travail, je trouve sur le fil twitter à l’heure à laquelle je suis entrée, le tweet d’un de mes abonnés, citant le célèbre scénariste, réalisateur suédois, Ingmar Bergman :
La vieillesse est comparable à l'ascension d’une montagne. Plus vous montez plus vous êtes fatigué et hors d’haleine mais combien la vision s’est élargieI. BERGMAN
J’ai éclaté de rire en lisant ce tweet car ce que je pense de la jeunesse… c'est précisément tout le contraire, l'inverse.
Disons, j’essaie une définition : « la jeunesse comparable à la descente d’une montagne. Plus vous descendez et plus vous êtes en forme mais combien la vision se réduit à un écran (lien descendant - soit par fil commuté soit par satellite - en levant la tête).
Certains jeunes n’ont rien de terre à terre comme le confirment certains analystes. Ils ont la compassion virtuelle. Point. Ils se sentent parfaits. Immuables et sans reproche.
Une anecdote pour appuyer ce que j’affirme :
L’hiver dernier, j'ai glissé et je suis tombée sur un bloc de glace au coin des rues Sainte-Catherine et Saint-Laurent. Ma tête a cogné le poteau indiquant l’interdiction de stationner trop près du coin et, comme je porte rarement un chapeau (comme les jeunes), j’ai été sonnée pendant quelques minutes.
Éclairs, puis black out puis je suis revenue à moi peu à peu. Heureusement que mes cheveux ont absorbé une partie du choc.
Il y avait devant le poteau, sur le long du mur du club Soda une longue file de jeunes qui, patiemment, attendaient de pouvoir se procurer des billets pour un show.
Personne n’est intervenu! Personne! J’ai attendu quelques secondes avant de me relever car j’étais encore trop étourdie.
Puis, je me suis accrochée au poteau pour ensuite poursuivre mon chemin. Je tremblais. Car un choc n’est pas un mot vain. C’est un véritable mot porteur de sens. Et quand on subit un choc, on tremble. Le corps réagit. J
Je comprends que ce coin de la ville de Montréal en est un sensible à tous les niveaux. Ce fut et est encore un peu le quartier du Redlight, où se côtoient les itinérants et itinérantes, les prostituées et les nouveaux lieux « branchés » et underground.
Alors, justement. Je me suis sentie comme ces itinérantes ou itinérants à qui l’on ne porte pas secours lorsqu’ils tombent ou pires sont morts, comme les deux dont on n’a pas entendu parler au cours des dernières semaines et rapporté par mon ami, Damien Silès, courtier en valeurs sociales, qui développe les Projets de la SDSVM. La période de Noel étant passée.
Je continue de raconter la mésaventure. Car c’est la suite qui est intéressante.
En arrivant devant un ordinateur, j’ai volontairement tenté une expérience, histoire de confirmer ma révolte intérieure envers la gente humaine : j’ai raconté brièvement ma mésaventure sur facebook, publiquement.
J’étais certaine que je recevrais des tas de messages. Et bien. Oui!
Des dizaines de messages de compassion de jeunes avec lesquels je travaillais le bureau à côté (qui ne se sont pas du tout déplacés pour venir me voir) d'autres avec lesquels j’ai déjà travaillé ou les autres… ceux et celles à qui j’ai ouvert des portes qu’ils n’auraient pas pu ouvrir avant des dizaines d’années par leur méconnaissance des milieux professionnels.
« Pauvre toi ». « Non, tu n’es pas blessée au moins», etc.
Ce type de messages qui circulent sur les médias sociaux lorsque quelqu’un vient s’y épancher.
Un « one shot » expéditif (à l’arrachée). J’ai ri et après le choc, croyez-moi ça a fait beaucoup de bien.
Les plus vieux, ont pris le téléphone pour me demander si j’allais bien. Ma famille et mes amis intimes (3), qui ont bien entendu insisté pour me dire qu’il ne fallait pas que je me sente endormie, etc.
C’est à ce moment-là que j’ai décidé d’observer plus attentivement les jeunes qui m’entouraient.
Retour à ma mésaventure…
Je me suis retrouvée avec une prune sur la tête et une grande désolation pour notre jeunesse non préparée aux durs coups de la vie. Car ils en vivront des coups durs et ne seront nullement épargnés. Je fais confiance à la vie pour cela.
Avec désolation, je vois ceux qui manient une arme en n’imaginant pas qu’elle puisse réellement tuer.
Ceux qui exigent presque leurs 15 minutes ou plus de gloire et qui portent des gestes innommables pour se démarquer.
Ceux et celles qui portent des jugements hâtifs envers les autres et qui clouent facilement au pilori… pour des gestes ou des erreurs souvent banales, où il n’y a pas mort d’homme.
Et j’entends celles et ceux qui disent qu'à partir du moment où ils sont fatigués, qu'ils n’ont pas beaucoup d’énergie, il leur est difficile pour eux d’encaisser ou d’affronter le roulement infernal qui leur est imposé dans leur milieu de vie, de famille ou même de travail.
Je vois le taux de suicide augmenter chez ces jeunes plus sensibles que les autres.
Je vois et j'entends la sensibilisation qui se fait autour de l’intimidation envers les plus fragilisés.
Je vois aussi surtout ceux qui sont issus des communautés culturelles et qui sont jugés pour leurs réactions différentes. Que ce soit par une incompréhension verbale parce que leur langue maternelle en est une qui utilise des sons plus gutturaux, etc. ou que ce soit par l’image distortionnée d’eux-mêmes qui leur est renvoyée par ceux qui ont le même âge et qui les oblige à adopter une attitude défensive.
Ils ne sont pas plus fragiles… Ils sont normaux, sensibles aux autres et près de leur propre sensibilité… avec souvent beaucoup de bonne volonté d’étudier, de travailler ou de vivre dans l’harmonie ou même de créer et initier une harmonie autour d’eux.
Et je vois les autres. Ceux que j’appelle, lorsque nous en discutons entre amis : les « tueurs virtuels».
Je les juge très sévèrement. Comme eux envers les autres, je ne leur accorde aucune compassion dans l’immédiat.
Je les observe comme on observe des rats de laboratoire, enfermés dans des cages ou tournant en rond dans un carrousel pour mieux s’étourdir, ou encore se cachant derrière leur efficacité et leur clavier protecteur.
Ce que je souhaite à ceux qui se reconnaissent, c’est de se souvenir qu’il y a autour d’eux des êtres humains, des vrais, qui ont une âme et des sentiments et qui ont véritablement envie de les connaître et de les reconnaître pour leur authenticité. Qu’ils soient plus jeunes qu’eux, de leur âge ou plus vieux.
Je leur donnerai le conseil de « matante » suivant : celui de cesser de vouloir imiter la perfection des robots et des ordinateurs… laissons le privilège aux robots de leur mandat premier, celui de nous faciliter le quotidien.
Mais ne les prenons pas pour des exemples et des modèles. N’essayons pas de ressembler aux bulldozers, indispensables sur les terrains en construction et qui servent à transporter des matériaux ou à démolir.
Alors depuis hier soir, depuis la lecture du tweet, je cherche à classifier certains jeunes qui m’entourent : Coco, bobo, momo, yoyo, etc. ou tout simplement TOTO ou NONO? J
Ceci dit avec affection. C'est entendu!
Voici quelques adresses d’aide pour les jeunes qui vivent des situations difficiles.
Ceux-là me touchent profondément. Et surtout lorsqu’ils sont issus des communautés culturelles. Ces derniers l’ont plus dur que les autres. Souvent ils doivent affronter la culture familiale qui en est une toute autre que celle qu’ils vivent socialement, à l’école, au collège, ou dans leur travail :
Ceux-là me touchent profondément. Et surtout lorsqu’ils sont issus des communautés culturelles. Ces derniers l’ont plus dur que les autres. Souvent ils doivent affronter la culture familiale qui en est une toute autre que celle qu’ils vivent socialement, à l’école, au collège, ou dans leur travail :
Ces liens en souhaitant qu'ils ne soient pas nécessaires mais qu'ils servent à ceux et celles qui en ont besoin.
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