mardi 13 décembre 2011

La poétesse Mririda



Traduit du dialecte Tachelhaït par René Euloge, Mririda est poétesse Amazighe. En 1927, René Euloge, instituteur français dans le Haut-Atlas marocain, découvre ce majestueux personnage.

LA MEDISANCE
Maudits soient la langue et son venin !
Personne n’y était. Et pourtant on dit : la suite...

On dit que le vieil amghar a engrossé sa bergère
On dit que celui-là volait dans son jeune âge
On dit que cet autre empoisonna son gendre
Et que le moqaddem étrangla sa maîtresse
On dit que Ba Aksoum mange du sanglier
Et que le Juif Ichou fait de la fausse monnaie
On dit que le Caïd et la femme du Hakem
On dit que le Cadi, le jour des Crânes
Personne n’y était. Et pourtant on dit…
L’oreille est complaisante à la médisance
Maudits soient la langue et son venin !

Mririda a fini sa vie dans un village, en traçant et retraçant des cercles autour d’elle, en totale solitude. Mais son œuvre reste vivante et divine par sa complétude et ses effets. Une sorte d’essentielle beauté anime ses poèmes. Parce qu’elle dit la vérité sur les multiples liens qui unissent les hommes et les femmes, même si la poésie et la morale ne s’associent pas. Il y a un impératif poétique, un impératif artistique, à scander la réalité telle qu’elle est. Mais il faut être libre pour réussir à la trouver.

Ses poèmes et sa vie : http://neocultureamazighe.blog.lemonde.fr/2013/12/14/mririda-nait-attik-un-destin-amazigh/

--http://dzecho.over-blog.com/article-les-chants-de-la-tassaout-de-mririda-n-ait-attik-79966550.html




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