J’écoute d’une oreille distraite les réflexions sur l’usage du
français à la maison. Je trouve l’analyse de ces chiffres, biaisée quant à son
interprétation.
Ce ne devrait pas être ce qui se passe à la maison qui doit
prévaloir, mais ce qui se passe dans la rue, dans les affichages, dans les
services gouvernementaux, à l'école, etc.
Je suis née dans une famille juive au Maroc. La personne qui
s’occupait de moi lorsque j’étais enfant ne me parlait qu’en arabe. Ma
grand-mère maternelle ne parlait pas un mot de français.
Elle parlait arabe, glissait des mots en allemand et en anglais.
D’autres membres de ma famille parlaient espagnol. Lorsque je téléphonais, je
ne savais pas dans quelle langue on allait me répondre.