samedi 17 juin 2023

Roger Ferber et ses chanteurs.

 


Hier soir, à la Place des Arts, dans cette charmante intimiste salle Claude-Léveillé, se sont succédés les élèves de Roger Ferber qui lui rendaient un hommage tant mérité. Vous dire les talents qui se sont succédés sur la scène sous le regard attentif du maître qui articulait silencieusement les paroles des chansons interprétées par les élèves de tout âge, aux voix si singulières. 



Chacun à leur manière nous a étonnés, impressionnés, ravis. Nous passions d’une émotion à une autre sans crier gare. De Brel à Broadway en passant par la Manic, par de nouvelles compositions ou par du fado. Le talent se succédait. J’ai découvert MKNR qui modulait sa voix de manière inattendue. Dans la salle, nous étions pendus à ses lèvres, à ses mots, à ses changements de ton… le talent à l’état pur! 

Sylvain Millette, nous a fait rire avec son whisky indispensable pour l’interprétation d’un blues et pour son passage à Broadway dansé et chanté. Il nous a transporté là-bas en quelques secondes. L’illusion était parfaite! Marya Santos. Que dire! Une voix limpide et forte, digne de son pays d’origine. Du fado au Temps des Fleurs en Portugais. 


Surveillez ces noms ! Car vous allez entendre parler d’eux sous peu, Mic Ledude, le compositeur et chanteur mélancolique qui a ouvert le spectacle prometteur, Anjo B. Arson, rigolote et sérieuse, Atuel Chertkoff, le benjamin à la voix grave et puissante, Timothy, professeur de piano et de sports, chanteur de charme à ses heures, Guy Blanchar qui a chaussé étonnamment avec brio les souliers de Brel, même si au début il a trébuché sur les paroles, il a eu le mérite de continuer et de nous étonner avec sa voix et son souffle développé depuis des années. 

Le talent émerge toujours, même si leur place n’est pas facile à s’installer. Je suis toujours étonnée que les journalistes culturels ne couvrent pas ce genre d’hommage organisé par des élèves prometteurs, rendu à des monuments du Québec. 


Car Roger ferber est un monument. Il a enseigné à des centaines de jeunes et vieux d’un continent à l’autre d’Europe au Nouveau monde. Connu ? Oui! Il l’est par ceux qui l’ont côtoyés et qui savent qu’il a fait, entre autres, la première partie du spectacle de Jacques Brel, l’homme de La Mancha, qu’il a bien connu Liza Minelli, et bien d’autres sommités.


Merci Roger Ferber d’avoir préparé autant de chanteuses et de chanteurs à nous ravir et à nous envoûter. Même si tu as tout perdu, ton appartement et tes souvenirs dans l’incendie du Monastère du Bon Pasteur puisque tu y habitais.


Nous avons vibré hier soir à l’unisson. 


Selon Rainer María Rilke, la musique « décompose » la réalité vécue pour la transformer en une vibration universelle rendant vaine toute volonté individuelle.






mardi 13 juin 2023

Rencontre avec les élèves de l'École de douar Shib à Marrakech

Rencontre avec les élèves de l'École de douar Shib à Marrakech

 

 

L’année dernière lors de mon passage au Maroc, à Marrakech, Mme Rabea Alaoui Bennouna, ambassadrice de bonne volonté du Cercle des diamants, m’amenait assister à un hommage rendu à M. Hubert sur le site de Atlas Kinder. Hommage que je décris ici : Être marocain, une expérience humaine. 

 

Pour donner suite à ma proposition d’enseigner le français et l’expression dramatique aux enfants des villages aux alentours de Marrakech, j’ai recontacté Mme Bennouna, qui m’a suggéré de venir au début du mois de mai enseigner à l’École Shib du douar du même nom, plutôt qu’à Atlas Kinder, car les enfants étaient en vacances.

 

Dès mon arrivée, le 6 mai, je ne pouvais pas croire qu’une école se trouvait au bout du chemin de terre que nous avions emprunté. Derrière de petites portes bleues, desquelles dépassait une petite éolienne/maison pour capter les mouvements du vent et fournir une énergie domestique avec un panneau solaire surélevé, se trouvait l’école Shib. 

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Photos album:


Mme Souriya Otmani, actuelle ambassadeure du Maroc au Canada, a envoyé des livres de sa collection personnelle pour alimenter la bibliothèque. M. Saâd Baddou également. 


Le tripoteur qui va de maison en maison pour changer les livres prêtés.



M. Saâd Baddou, Fondateur de l’association Aghbalou de Tamesloht, Mohamed Kaab, directeur de l’École, et quelques enfants de l’École Shib du Douar.



Derrière les salles de classe, les enfants ont organisé un jardin d’herbes identifiées sous la supervision de Mme Jihane Bejbouji, ingénieure - agronome de formation et de métier.













mercredi 8 février 2023

Le tango argentin sur la Costa del Sol

Tango Benalmadena Andalucia


S’il y a une danse qui s’exporte partout dans le monde, c’est bien le tango argentin! Après le tango à Casablanca, c’était au tour du week-end annuel de tango organisé par la très dynamique Carolina Aguilar Sàez  - Piel Milonguera. Elle réunit de nombreux tangueros qui ont l’habitude de participer à son rendez-vous annuel à Benalmadena et ils se retrouvent le temps d’un week-end, enveloppés par le tango. Le groupe s’agrandit d’année en année comme me l’a avoué notre merveilleuse hôtesse qui, après la première soirée, connaissait déjà le prénom de tout un chacun. Et pari réussi, cette année le week-end annuel à l’Hôtel Polynesia de Benalmadena sur la Costa del Sol, était un réel succès!

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vendredi 20 janvier 2023

 

Tango à Casablanca au Maroc

Avec Simo Khalili le Tanguero

Nous poussons la porte du Kimmy’z ce célèbre restaurant – bar situé sur la rue Najib Mahfoud à Casablanca. 
















Les notes puissantes de la pièce classique Loca de Juan D’Arienzo me saisissent immédiatement. Les larmes me montent aux yeux comme chaque fois que j’écoute du tango. Encore plus lorsque je ne m’y attends pas puisque ce diner était une surprise. J’aperçois 5 ou 6 couples qui évoluent sur la piste de danse. Je n’en crois pas mes yeux! Du tango à Casablanca!

Le tango, c’est cet espace de danse dans l’univers où, malgré la géographie, l’histoire et les tumultes révolutionnaires, il y a la possibilité d’un re-commencement selon les différentes périodes entre le XXe et le XXIe siècle. 

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dimanche 18 décembre 2022

Le Prince au Petit Pois




 Il était une fois une petite maison jaune dans le bas quartier d’Odense, au Danemark á l’adresse Hans Jensens Straede 45.



Un bébé y vit le jour un 2 avril de l’an 1805 au centre de la première petite chambre à l’entrée de la maison.

I


Ils le prénommèrent Hans Christian. 

L’enfant, un bébé garçon, était tout fin prêt à conquérir le monde. 


Sa famille, pauvre et déshéritée, si l’on en croit les différentes biographies proches de la réalité ou celles inventées par Hans Christian lui-même, vivait donc au milieu d'une vingtaine de familles nombreuses.

En effet, ses grands-parents auraient été des paysans aisés mais déshérités tandis que ses parents, un cordonnier et une blanchisseuse, des sans-abris jusqu'à la naissance de l'enfant prodige.

Au cours de sa petite enfance, Andersen s’amusait à fabriquer et à changer les habits des poupées. Sa mère pensait qu’il était fou tant son imagination était débordante. 

Un jour, une troupe de théâtre vint à passer par Odense. Il n’en fallait pas plus pour que le jeune Hans Christian, émerveillé, se dit qu’un jour, lui aussi travaillerait dans une troupe de théâtre. 

Ce jour arriva bien vite. N’écoutant que son courage, avec peu d’argent en poche, il prit le chemin de Copenhague. 

C’est ainsi que débuta la carrière de Hans Christian Andersen dans le milieu artistique par la grande porte de l’opéra. 

Célèbre pour ses contes pour enfants, il parcourut le monde, de l’Italie, à l’Espagne, l’Allemagne où l’Angleterre. Au cours de ses voyages, il rencontra Charles Dickens, Alexandre Dumas, Honoré de Balzac, George Sand, Alfred de Musset, Alphonse de Lamartine, etc. 




Étrange personnage que tous s’accordent pour dire qu’il était attachant, singulier et gentil.


« Ma vie est un beau conte de fées, riche et heureux. » Hans Christian Andersen 




lundi 28 novembre 2022

Charles III n’est pas le roi des Juifs ni des Québécois !

Texte rédigé au moment du serment obligatoire de l'Assemblée nationale au mois d'octobre 2022

Non à l’allégeance au roi anglais ! 
 
Le chef du Parti québécois, Paul Saint-Pierre Plamondon prêtait « serment sincère au peuple québécois », le 21 octobre 2022, suivi des deux autres députés élus, Joël Arsenault et Pascal Bérubé. 
 
Lorsque le chef du PQ a prononcé ces paroles, il m’était impossible de contenir ma joie. 
 
Celle d’avoir été témoin de l’obstination de trois députés de refuser de se soumettre à l’indicible: l’allégeance au nouveau roi d’Angleterre. 

 

Les plaines d'Abraham 


Je n’ai pas pu m’empêcher de penser à Louis Riel; au peuple métis qu’il défendait et à sa pendaison.
 
Je n’ai pas pu m’empêcher de penser à la bataille sur les Plaines d’Abraham en m’imaginant le désespoir ressenti le lendemain par les Canadiens français vivant sur le sol de la Nouvelle-France. Et à Celui d’Abraham Gradis, juif de Bordeaux, qui avait affrété tant de bateaux, remplis d’armes et de munitions de guerre pour soutenir le général Montcalm, ses troupes et les Canadiens français.

 

Général Montcalm
Montcalm conduisant ses troupes aux Plaines d'Abraham.
(avec la permission de Charles William Jefferys/Bibliothèque et Archives Canada/e010999530)


Déclaration de Balfour en 1917


Pas non plus empêchée de penser à la déclaration de Balfour en 1917, qui devait mener à la scission par les Anglais d’un foyer juif et d’un foyer arabe en Palestine mandataire. 
Qui, si elle avait été appliquée et non détournée de son mandat premier, aurait pu sauver les millions d’assassinats des Juifs du siècle dernier.
 
Je n’ai pas pu m’empêcher de penser à la duplicité des Anglais et à leur complicité aux détenteurs du précieux or noir. 
 
Je n’ai pas pu m’empêcher non plus de repenser aux différents livres blancs que l’Angleterre s’évertuait à produire au fil des années du siècle dernier pour satisfaire le monde arabe et son pétrole si convoité au point d’en oublier la défense des droits humains les plus fondamentaux et la démocratie à protéger.
 
Vous connaissez les 3 livres blancs que l’Angleterre a produits qui ont fait retarder l’application de la déclaration de Balfour après 1917, sur l’avènement d’un foyer juif en Palestine  ? 
 
Un rappel : 

·      Le 1er livre blanc en 1922 restreignait le territoire destiné aux Juifs donc à l’établissement d’un foyer juif en Palestine comme le prévoyait la déclaration de Balfour en 1917. Avec pour conséquence, le pouvoir et le contrôle des terres à l’émir de l’époque.
·      Le 2e livre blanc en 1930 qui a remis en question l’implantation de colonie juive en Palestine empêchant les Juifs vivant déjà en Palestine de travailler ou de développer leurs propres terres ou d’ouvrir des entreprises.
·      Le 3e livre blanc en 1939, le pire de tous, celui qui a signé l’arrêt de mort des 6 millions de juifs pendant la Seconde Guerre mondiale, interdisait aux Juifs de massivement se tourner vers la Palestine terre promise mais également interdisait à ceux vivant en Palestine de continuer à acheter des terres aux Arabes et de les exploiter. La restriction des visas et des passeports attribués aux Juifs est une tache noire que l’Angleterre portera toujours en son sein. 

Je n’ai pas pu m’empêcher de penser à ce qui a conduit à l’extermination des Juifs pendant la Seconde Guerre mondiale ou l'odieux était atteint en construisant des camps de concentration au Royaume Uni pour accueillir des Juifs. 




À la fin de la guerre, non contents de satisfaire leurs alliés arabes, les Anglais empêchaient les rescapés de la Shoah de se diriger vers la « terre promise » en les parquant dans des camps. 

Tout ce que des centaines d’enfants juifs rescapés avaient connu jusque-là, c’était une vie de camps entourés de barbelés. 
 

À Chypre ou au Kenya

Comme le répétaient souvent les adultes juifs enfermés dans les camps à Chypre, au Kenya ou en France, etc. c’était que si « Hitler nous assassinait. Les Anglais ne nous permettaient pas de vivre. »
 
Je repensais aussi à la politique d’immigration antisémite des paroles d’un fonctionnaire de Mackenzie King qui avait répondu à la question : combien de réfugiés juifs, il accepterait au Canada? Il avait répondu « aucun, c’est encore trop ». Décision qui a mené à l’incident du paquebot Saint Louis. 

Bibliotheque Historique de la Ville de Paris


Que dire de ces deux autres paquebots, abandonnés sur ordre des Anglais par blocus naval qui ont coulé en pleine mer pour faire respecter le 3e livre blanc de ne pas accorder les visas nécessaires, avec à leurs bords des milliers de Juifs tentés de fuir l’Europe pour trouver la paix en Palestine. 
 


  • Bibliotheque Historique de la Ville de Paris
Je pourrais encore et encore énoncer des faits tous plus significatifs que les autres sur les ravages anglais envers les Juifs qui me sont revenus en mémoire lorsqu’il a été question d’allégeance au roi.


Trois députés et leurs principes

Si bien que lorsque les trois députés péquistes de l’Assemblée nationale du Québec, Paul Saint-Pierre Plamondon, Joël Arsenault et Pascal Bérubé ont porté « serment sincère au peuple québécois » je n’ai pas pu m’empêcher de repenser à ce qui précède et à les en féliciter. 
 
Je me suis toujours demandée pour quelle raison les Juifs montréalais se ralliaient aux Anglais et non aux Canadiens français, aux Québécois francophones, alors qu’il y avait aussi une longue tradition d’antisémitisme au Canada anglais malgré les excuses publiques récentes de plusieurs dirigeants. 
 
Il faut se mettre dans l’histoire pour comprendre ma joie de voir ces trois députés défier la tradition ainsi que ma fierté d’avoir soutenu le peuple québécois pendant des dizaines d’années et d’en être partie prenante.
 
Nous, les Juifs de culture ou de religion, pouvons comprendre la lutte à mener pour protéger une langue, une culture, un drapeau, des traditions, un territoire, une nation.
 
 

mercredi 9 novembre 2022

Fernando Pessoa

 


LE GARDEUR DE TROUPEAUX
Sous le pseudonyme d’Alberto Caeiro, publié en
1946.
Je crois au monde comme à une marguerite
Parce que je le vois. Mais je ne pense pas à lui
Parce que penser, c’est ne pas comprendre...
Le monde ne s’est pas fait pour que nous pensions à lui
(Penser, c’est être dérangé des yeux)
Mais pour que nous le regardions et en tombions d’accord...
Moi je n’ai pas de philosophie : j’ai des sens...
Si je parle de la Nature ce n’est pas que je sache ce qu’elle est,
Mais c’est que je l’aime, et je l’aime pour cela même,
Parce que lorsqu’on aime, on ne sait jamais ce qu’on aime
Pas plus que pourquoi on aime, ou ce que c’est qu’aimer...
Aimer est la première innocence,
Et toute innocence ne pas penser...
***
C’est assez de métaphysique que de ne penser à rien.
Ce que je pense du monde ?
Va-t-en savoir ce que je pense du monde !
Si je tombais malade j’y penserais.
Quelle idée je me fais des choses ?
Quelle est mon opinion sur les causes et les effets ?
Qu’ai-je médité sur Dieu et l’âme
Et sur la création du monde ? Je n’en sais rien.
Pour moi penser à cela c’est fermer les yeux
Et ne pas penser. C’est tirer les rideaux
De ma fenêtre (qui d’ailleurs n’a pas de rideaux).
Le mystère des choses ? Va-t’en savoir ce qu’est le mystère ?
L’unique mystère est qu’il y en ait qui pensent au mystère.
Qui se tient au soleil et ferme les yeux,
Commence à ne plus savoir ce qu’est le soleil,
Et à penser maintes choses pleines de chaleur.
Mais il ouvre les yeux et voit le soleil,
Et voilà qu’il ne peut plus penser à rien,
Parce que la lumière du soleil vaut mieux que les pensées
De tous les philosophes et de tous les poètes.
La lumière du soleil ne sait pas ce qu’elle fait
Et pour cela n’est pas erronée, elle est commune et bonne.
Métaphysique ? Quelle métaphysique ont ces arbres-là ?
Celle d’être verts et touffus et d’avoir des branches
Et celle de donner des fruits à leur heure,
ce qui ne nous fait pas penser
À nous-mêmes, qui ne savons pas faire attention à eux.
Mais quelle meilleure métaphysique que la leur,
Qui est de ne pas plus savoir pourquoi ils vivent
Que de savoir qu’ils ne le savent pas ?
Constitution intime des choses...
Sens intime de l’univers...
Tout ça est faux, tout ça ne veut rien dire.
C’est incroyable que l’on puisse penser à ce genre de choses.
C’est comme de penser à raisons et fins
Quand le tout début du matin se met à rayonner,
et que sur le profil des arbres
Un or lustral et vague vient perdre peu à peu sa part
d ’o b s c u r i t é .
Penser au sens intime des choses,
C’est en plus, comme de penser à la santé
Ou d’apporter un verre à l’eau des fontaines.
L’unique sens intime des choses
Est qu’elles n’ont pas de sens intime du tout. »
« Je ne crois pas en Dieu parce que je ne l’ai jamais vu.
S’il voulait que je croie en lui,
Sans doute viendrait-il me parler
Et entrerait-il chez moi par la porte
En me disant : me voici !
»
POÈMES DESASSEMBLÉS
Sous le pseudonyme d’Alberto Caeiro.
La confondante réalité des choses
Est ma découverte de tous les jours.
Chaque chose est ce qu’elle est
Et il est difficile d’expliquer à quiconque à quel point
cela me réjouit,
Et à quel point cela me suffit.
***
Mais pourquoi est-ce que m’interroge, si ce n’est que
je suis malade ?
Aux jours dans le vrai, aux jours extérieurs de ma vie,
Mes jours de parfaite lucidité naturelle,
Je perçois sans percevoir que je perçois,
Je vois sans savoir que je vois,
Et jamais l’Univers n’est aussi réel qu’à ce moment-là.
***
J’apporte à l’Univers un nouvel Univers
Car j’apporte à l’Univers l’Univers lui-même.
***
« C’est peut-être le dernier jour de ma vie
J’ai salué le soleil, en levant ma main droite,
Mais je ne l’ai pas salué pour lui dire adieu,
J’ai fait signe que j’aimais bien le voir encore : rien d’autre.
»

POÈMES DESASSEMBLÉS 


Sous le pseudonyme d’Alberto Caeiro. 


La confondante réalité des choses 

Est ma découverte de tous les jours. 

Chaque chose est ce qu’elle est 

Et il est difficile d’expliquer à quiconque à quel point  

      cela me réjouit, 

Et à quel point cela me suffit. 


*** 


Mais pourquoi est-ce que m’interroge, si ce n’est que  

      je suis malade ? 

Aux jours dans le vrai, aux jours extérieurs de ma vie, 

Mes jours de parfaite lucidité naturelle, 

Je perçois sans percevoir que je perçois, 

Je vois sans savoir que je vois, 

Et jamais l’Univers n’est aussi réel qu’à ce moment-là. 


*** 


J’apporte à l’Univers un nouvel Univers 

Car j’apporte à l’Univers l’Univers lui-même. 


*** 


«  C’est peut-être le dernier jour de ma vie 

J’ai salué le soleil, en levant ma main droite, 

Mais je ne l’ai pas salué pour lui dire adieu, 

J’ai fait signe que j’aimais bien le voir encore : rien d’autre.  

´»


pourquoi est-ce que m’interroge, si ce n’est que effvgbbbfer

je suis malade ?
Aux jours dans le vrai, aux jours extérieurs de ma vie,
Mes jours de parfaite lucidité naturelle,
Je perçois sans percevoir que je perçois,
Je vois sans savoir que je vois,
Et jamais l’Univers n’est aussi réel qu’à ce moment