dimanche 20 juin 2021

Pas de chicanes dans ma cabane

Jérôme Blanchet-Gravel, journaliste, écrivain et chroniqueur à QUB radio, rédigeait un post sur Facebook qui commençait ainsi : « Il faut passer du temps à l’étranger pour réaliser à quel point il est devenu difficile de débattre au Québec, et même d’entretenir des amitiés avec des gens qui ne partagent pas nos idées. »

Cher Jérôme Blanchet-Gravel, je partage ton opinion et j’irai plus loin. Je sais que tu me le permets, puisque c’est bien là ton propos. J’appréhende mon retour au Québec après avoir pris l’habitude en Europe de débattre, même avec des amis policiers de droite comme de gauche, (oui! oui! ça existe!), faisant partie de la même famille; d’écouter des émissions de télévision de débats. De réels débats et d’expressions de points de vue différents de la pensée main stream.


Pensées polarisantes valorisées

Lorsqu’on a pris goût à exprimer librement les nuances qui nous habitent et nous viennent en tête, lors de discussions, nous nous rendons compte, depuis l’Europe, que les pensées polarisantes ou binaires, pour ou contre, sont valorisées pour exclure, étiqueter. Il est certain que c’est plus sécurisant et confortable pour certains. Malheureusement, les sculptures des trois singes – entendre, voir et se taire – sont alors de mise.





Un exemple plus près de nous. J’ai, dans un texte bien personnel, critiqué les mesures abusives  prises par le gouvernement du Québec qui a fortement incité celui du Canada à la fermeture des frontières et à la quarantaine à l’hôtel pour les voyageurs à des frais exorbitants, par mesure dissuasive de voyager. Passant du peu de contrôle à un contrôle policé. Mesure dénoncée par les Conservateurs canadiens et par Éric Duhaime, chef du Parti conservateur du Québec, qui se fait un devoir de souligner les incohérences politiques pour ne pas tomber dans la pensée unique. Notez que je suis péquiste depuis que le PQ existe.




Certains m’ont signifié que je critiquais et remettais en question cette mesure, parce qu’elle m’atteignait personnellement. 

Si j’étais restée au Québec, j’aurais été encore plus virulente, sachez-le. 

C’est comme utiliser un bazooka pour tuer des moustiques. 

Depuis l’idée même de son application, je savais que cette mesure ne tenait pas la route d’un point de vue sanitaire et coûterait des millions à mettre en place, alors que les besoins criants de financement se font sentir en santé, dans la recherche pour le cancer, le sida, contre la violence faite aux femmes et aux familles, pour l’éducation, pour les enfants abandonnés, etc.


Plus de 33 millions de dollars en contrats privés

« La surveillance de la quarantaine obligatoire aux frontières du Canada a coûté plus de 33 millions de dollars à Ottawa en contrats privés accordés à des firmes spécialisées en sécurité, » rapportait Le Devoir.


Il y a deux semaines, un rapport commandé par le premier ministre du Canada reprenait scientifiquement les mêmes arguments, de non-sens sanitaire, de fardeaux pour les voyageurs essentiels, de dépenses exorbitantes et injustifiées de fonds publics, tout en empêchant les familles de se retrouver alors que selon le même article : « 98,6 % des personnes qui sont entrées au pays par les airs n’étaient pas porteuses de la COVID-19, ont indiqué les tests obligatoires effectués à la frontière; 99,7 % des voyageurs entrant par la route se sont retrouvés dans la même situation. »


Au lieu d’y voir une voix dissidente par simple bon sens, je suis passée pour une complotiste. Même Facebook s’y est mis. C’est à se demander si leurs censeurs savent lire et faire les nuances appropriées.


Complotiste alors que l’on respecte le port du masque, les gestes barrières et le lavage de mains. Notez que pour ma part, nul besoin de rappeler à longueur de journée le lavage de mains : mes parents m’ont bien éduquée.


Ce qui me sidère est que ce qui précède est aussi valable pour les médias. Difficile d’écouter quelques jeunes journalistes qui, au lieu de questionner, d’analyser, de rendre compte, font des topos dont le contenu incite, par le vocabulaire et les pronoms utilisés, les spectateurs à comprendre que les directives gouvernementales sont paroles d’évangile. Sans enquête. 


L’avenir des médias

Je ne parle pas des éditorialistes, mais des jeunes journalistes. Ça augure mal pour l’avenir des médias. Les gouvernements n’ont plus besoin d’engager des entreprises de communication ou de relations publiques. Ils ont de parfaits haut-parleurs qui feront le suivi adéquat, doublant et triplant ainsi leur effet après leur conférence de presse quotidienne, un rituel installé depuis le début de la pandémie.


Sans vouloir jouer les belles-mères ou les « de mon temps, c’était mieux », puisque j’en ai discuté avec de jeunes journalistes allumés, il serait approprié que les rédacteurs en chef jouent un rôle plus marquant pour pousser les jeunes à aller plus loin dans leur enquête, qui se résume parfois à n'interroger qu’une personne pour en faire une généralité. J’écoute ces topos et je suis étonnée que ça puisse passer.


J’ai été au pupitre de diverses salles de rédaction et je ne manquais pas de demander à un journaliste de reprendre un laïus, d’ajouter des entrevues pour amenuiser, nuancer ou contrebalancer, « tant le jupon dépassait ». 


Passe encore pour le commun des mortels – est-ce un héritage anglo-saxon? peut-être  –, mais du point de vue médiatique, c’est impardonnable.


J’écoutais, par exemple, le journaliste du Figaro, Ivan Rioufol, sur CNews en France, défendre dès le début de la pandémie le professeur Didier Raoult, l’utilisation de l’hydroxychloroquine et l’azithromycine, les libertés individuelles et collectives, et de mettre en évidence les contradictions médicales ou gouvernementales.


Chaque jour, je résonnais en bonne Québécoise en me disant qu’ils finiront par ne plus l’admettre sur leurs plateaux, c’est certain. Or, à mon grand étonnement et plaisir, non seulement il allait toujours plus loin quotidiennement, mais les patrons de la chaine de télévision lui ont offert pendant l’hiver une tribune hebdomadaire le dimanche soir à heure de grande écoute pour exprimer sa dissonance : Les Points sur les i.


Il est vrai que les « pas de vagues » ou « pas de chicanes dans ma cabane » font partie du folklore des expressions québécoises.


C’est aussi ce qui fait le charme des Québécois, avouons-le.

lundi 14 juin 2021

Au Maroc, on réunit les familles !

 Pendant que le premier ministre canadien se rend au G7: 

- Ne respecte pas les gestes barrières

- Ni le port du masque

- qu’il continue sa mesure honteuse de faire payer aux ressortissants canadiens 2000 $ pour 3 jours d’hôtel afin d’attendre un résultat de test qui prend 20 min à obtenir dans les pays civilisés, le roi du Maroc ordonne aux compagnies aériennes de baisser leurs prix pour permettre aux familles de se réunir. 😍

Je me souviens avec amertume que l’année dernière alors que nous avions beaucoup de difficulté à revenir au Canada, les partis politiques fédéraux y compris le Bloc sauf les Conservateurs exigeaient le retour au pays des ressortissants canadiens sous peine d’amende. Alors que Air Canada demandait 5848 $ pour un vol de retour. Non seulement nous étions dans le stress de ne pas pouvoir revenir mais ils enfonçaient le clou. C’est dans les moments de crise que l’on reconnaît les grands. 

Les joueurs de hockey peuvent entrer sans faire de quarantaine à l’hôtel? Ah oui! Bien sûr, ça c’est le bonbon pour vous faire obéir. 

Le monde est de plus en plus à l’envers. Les Conservateurs deviennent progressistes et les gauchisants se transforment en fasho. Allez comprendre quelque chose maintenant. 

Bravo au roi du Maroc de se préoccuper des réunions familiales! 🙏👏👏👏👏👏👏

Un pays ? C’est ainsi que doit se comporter un leader d’un pays.

Au Maroc, «selon le pays, les voyageurs devront présenter un test PCR négatif de moins de 48 heures pour les personnes non-vaccinées, celles vaccinées étant dispensées de test si elles présentent un pass vaccinal ou un certificat.»

dimanche 13 juin 2021

Mon père s'excuse !

Mon père a 93 ans. Tous les 13 avril, il nous pose la même question. Je l’ai d’ailleurs raconté sur ma page facebook. 

  • Vous êtes contents qu’on ait choisi le Québec pour y vivre? 

Et chaque année, ma sœur et moi le remercions d’avoir choisi le Québec.


Notre père est enfermé dans sa chambre dans un Centre privé pour personnes âgées à Montréal depuis le mois de mars 2020. Comme il est handicapé physiquement, ça fait un an et demi qu’il n’a vu que sa chambre, sa télévision, sa fenêtre qui donne sur l’oratoire Saint-Joseph et les préposées qui passent le voir. 



Entre juillet et novembre 2020, je n’ai pu rentrer dans sa chambre que 5 fois, habillée en scaphandre, alors qu’avant la pandémie, je passais des heures avec lui trois ou quatre fois par semaine parfois plus à regarder la télévision ou à écouter de la musique arabe ou américaine des années 40. 


En octobre 2020, je parlais à l’infirmière qui le visite parfois et je lui demandais qu’elle lève cette interdiction car je suis la seule à lui rendre visite. Elle me répond qu’elle ne peut pas. Je la mets au courant du fait que je dois partir en Espagne pour finaliser des documents gouvernementaux officiels. Elle me conseille, non seulement de partir mais m’informe que le Centre ne serait pas ouvert à son avis avant le printemps ou l’été 2021.


Ma sœur qui vit à Paris et moi devions rentrer le 1er mai à Montréal pour enfin voir notre père que nous appelons au téléphone tous les jours. Sa voix s’éteint un peu plus chaque jour. Et il commence à répéter les mêmes phrases. 


Or, voilà que depuis le mois de février, il y a une obligation de faire trois jours d’hôtel – prison en arrivant sur le sol canadien à nos frais. Ce qui veut dire pour ma sœur et moi, retraitées, 4000 $ alors que nous sommes devenues le soutien financier de nos enfants qui ne travaillent pas depuis un an et demi. Les grands spectacles ayant été annulés. 


Et nous étions craintives et passibles de l'attraper à l'hôtel alors que nous sommes si prudentes. 


Cette aberration copiée des pays insulaires a été dénoncée par un seul parti politique : les Conservateurs aussi bien à Ottawa qu’au Québec par leur nouveau chef Éric Duhaime


J’ai écrit plusieurs post depuis des mois sur facebook pour dénoncer cette mesure purement politique d’autant que tous les virologues du monde, enfin ceux qui ont de la crédibilité, pas ceux qui sont titulaires de chaires Pfizer ou Moderna, s’entendent pour dire que le virus se développe entre 3 et 10 jours. 


Je vous avoue que je lis tout ce qui s’écrit et se dit en Allemagne, en Italie, en Espagne, en France et au Maghreb. Personne n’a exigé une mesure aussi répressive. Pas même l’Arabie Saoudite qui a transformé ses hôtels en clinique surveillée, par des médecins et infirmières pour isoler les malades ou les voyageurs au frais de l'état. 


Les autres partis politique du Canada et du Québec, se sont tous pavanés devant les écrans, le sourire aux lèvres pour demander que cette mesure soit même renforcée pour les voyageurs qui passent par la frontière terrestre. Ce sourire est imprimé dans ma mémoire à jamais. L'arrogance exprimée était tellement empreinte de mépris pour les immigrants qui n'ont pas toute leur famille sur place. 


Il y a une semaine, un rapport stratégique sur la quarantaine a été rendu publique et aussitôt balayé du revers de la main par les politiciens qui souhaitent continuer à appliquer cette mesure répressive qui n’a aucune valeur ni sanitaire ni scientifique.


Sondages et clientélisme électoral oblige ! Ou diversion, c'est selon. 


Le Premier ministre du Canada, qui a lui-même commandé cette étude, ne l’applique pas jusqu’à nouvel ordre. 


Qu’en est-il de mon père? Nous l’avons mis au courant du fait que nous ne pouvons pas rentrer chez nous et lui avons expliqué cette mesure mille et une fois pour qu’il comprenne pour quelle raison, nous ne rentrons pas. 


Ce n’est que cette semaine qu’il a allumé. Il ne cesse depuis de s’excuser d’avoir choisi le Canada et de nous avoir entrainés alors que nous voulions vivre en Europe. Il m’a encore répété hier dans son vocabulaire :

  • Je m’excuse de ne vous avoir écoutés même si vous étiez enfants. Je croyais que nous vivions au Canada dans un beau pays qui défend les gens. Je m’excuse. Je regrette d’avoir voté pour ce parti politique toute ma vie.


Ses excuses m’ont crevé le cœur. Je regrettais de lui avoir expliqué pour quelle raison nous ne rentrions pas. Depuis, il ne cesse de répéter ses excuses. 


Je lui ai dit que seul le parti conservateur défendait ses valeurs et ses principes. Qu'il aurait dû voter Conservateur.


Qu’à titre d’exemple, le communiqué ci-après, depuis cette mesure prise par les libéraux, les Conservateurs sont les seuls à avoir dénoncé ces mesures et leur incohérence. 


Hier soir, nous avons vu ce film Le Père et nous regrettons d’avoir expliqué à notre père que nous ne pouvons pas rentrer chez nous parce qu’on nous oblige à passer une quarantaine à l’hôtel - prison. Il répète exactement comme dans le film. 

Il s’excuse sans arrêt maintenant d’avoir choisi le mauvais pays. 














mardi 8 juin 2021

Tendance Complot


Alors que Vincent’s Guzzo, entrepreneur des cinémas du même nom, a décidé de présenter le film Hold up, que plusieurs ont été choqués sur les réseaux sociaux pour la visibilité qui sera donné à un film « complotiste », que Stefan Bureau interview le Dr Didier Raoult, qualifié d’invité radioactif, sur les ondes de Radio Canada, au grand déplaisir d’autres animateurs qui en questionnent le but, deux lectures me reviennent à l’esprit tant leur contenu est plus que jamais d’actualité : le livre de Claude André, auteur, Quand la clique nous manipule, préfacé par le regretté Bernard Landry, premier ministre du Québec, sorti en septembre 2018. 
Et plus récemment lu, La Tyrannie de la Visibilité, un nouveau culte démocratique, de Philippe Guibert, essayiste français.
 
Les deux dressent un état ou plutôt une cartographie des lieux, l’un partant du Québec et l’autre de la France, pour décrire notre monde actuel et virtuel.
 
Trump le provocateur
Deux livres qui recadrent et replacent les pendules à l’heure sur l’identité de la clique qui manipule et sur la tyrannie de la visibilité par l’utilisation de l’objet dorénavant plus qu’essentiel, la « prothèse privilégiée », le cellulaire ou téléphone intelligent, smart phone pour les Français, tel que défini par l’essayiste français.
 
Les deux livres se penchent sur le cas de Trump, l’un pour décrire le côté provocateur et insolent de Potus45 et l’autre pour analyser la campagne électorale américaine de 2016 sous l’angle du conspirationnisme et du complotisme. Mot de l’heure qui a pris un sens plus soutenu depuis le début de la pandémie en 2020.
 
Retour dans le temps. Le livre de Philippe Guibert est paru fin janvier 2020, alors que nous commencions à peine à nager en pleine tyrannie sanitaire, figés par la peur et par les accusations de complotisme qui naîtront très vite envers quiconque critique les décisions prises par les divers gouvernements.
 
D’abord les formules chocs
L’auteur a des formules chocs, j’aurais pu en répertorier une centaine, toutes plus réalistes les unes que les autres, pour exprimer la décadence provoquée par la tyrannie des médias sociaux sous entendant la visibilité nécessaire des utilisateurs pour mieux se sentir exister.
 
« Je souffre » ou « j’aime » sont des expressions que nul autre que moi ne peut contester ou accréditer… « c’est lui qui m’a agressée » attestation que l’enquête judiciaire aura la tâche d’établir. »
 
Le monde à l’envers. D’abord on accuse publiquement et ensuite on passe à l’enquête. De toutes les manières, le dommage est fait et c’était le but. Non?
 
Voilà pour les dénonciations personnelles.
 
Ajoutons à ces « visibilités nécessaires », sous forme de selfies et autres, le concept des petites poucettes chères à Michel Serres, que Philippe Guibert caractérise par « une forte visibilité sans notoriété préalable », c’est-à-dire celui « qui acquiert une foule d’abonnés, signe d’une réalisation de soi. »
 
Les trois rites du culte de la visibilité
Selon l’auteur, trois rites du culte de la visibilité se résument ainsi : « Le récit de ce qui nous arrive en tant que collectif… le récit de ce qui pourrait m’arriver en tant que personne… enfin, ce qui m’arrive effectivement, ma vie, mon identité narrative… que nous irons jusqu’à montrer, par les « post » ou « story » sur nos réseaux sociaux. »
 
Philippe Guibert décrit un monde virtuel messianique : « Au Commencement sera l’Alerte : dis-moi quelles sont tes applis, alertes et notifications et je te dirais qui tu es et les infos dont tu as besoin… être alerté, c’est entrer dans le cercle de ceux qui savent. ».
 
Sur les pouvoirs actuels de l’invisibilité de la visibilité dans la course aux likes où Narcisse n’en finit plus de se mirer, chacun se raconte à coup d’algorithmes et autres considérations virtuelles provocatrices et polarisantes de notre siècle.
 
La toute puissance des réseaux sociaux comme relais « tout le monde doit savoir, puisque nous devons tous être égaux devant l’information. »
 
Rien n’est plus d’actualité que ces chapitres consacrés au complotisme » pour lancer ces « fake visibles », « complotisme chic », qui répond donc au « complotisme trash ».
 
Il questionne : « le complotisme ne serait-il pas d’abord cette réaction trop humaine devant tout événement qui déroute les habitudes de pensée, les croyances les plus profondes et plus encore les plans prévus. »
 
Il y a quelques jours sur facebook, après la dérive et les propos indignes du candidat à la présidentielle en France, prédisant comme il y a quatre ans, un « grave incident, ou un meurtre dans la dernière semaine de la campagne présidentielle 2022 », l’essayiste français a écrit en riposte que « le dernier degré dans la déchéance, complotiste et clientéliste, pour ne pas dire communautariste, de Jean-Luc Mélenchon, a été atteint aujourd’hui. »
 
Clientélisme est le mot-clé en France comme au Québec où la clientèle visée est celle antisémite, n’ayons pas peur des mots, depuis qu’une motion de définition de l'antisémitisme proposée par la Coalition Avenir Québec (CAQ) a été refusée par le parti politique Québec solidaire.
 

Claude André, à propos de la clique, mentionne qu’« on ne pourrait analyser sérieusement une stratégie de marketing politique sans se référer à la notion de cadrage qui est fortement utilisée, chez les populistes de droite comme de gauche… ces cadres indiquent aux citoyens la façon dont ils doivent jauger des événements… en concurrence dans le débat politique quotidien. »
 

L’arrogance contrariée selon Philippe Guibert
Un chapitre consacré à la géopolitique décrit notre rapport au monde par le biais de l’information et de l’image-son diffusés, Guibert avance que « nous sommes myopes en géopolitique : le lointain est flou, et l’invisible au prime abord y est décisif ».
 
« Exit la conscience, de soi ou du monde, nous entrons dans la story personnelle et la Série collective par nos petits écrans. »
 
Pour sa part, mobilisant des auteurs bien connus, dont la sociologie bourdieusienne et le spécialiste de la propagande, Jacques Ellul, Claude André pointe l’approche d’un Chomsky qui affirme, en substance, que « les médias se livrent à une propagande qui sert les intérêts des puissantes firmes qui les contrôlent en les finançant et dont les représentants sont bien placés pour orienter l’information. »
Pour l’enseignant au collégial, la logique calculatoire du marketing électoral transcende désormais la vertu. Ainsi, le populisme et ses adeptes usent des ressorts du complotisme et cela autant à droite qu’à gauche du spectre politique.
 
La vérité sur la démocratie, est-elle gagnante? Non, conclut Philippe Guibert, pas même les droits de l’homme.
 
Une résistance, encore aux premiers balbutiements, s’est établie contre la pensée unique de la bien-pensance qui ne peut pas gagner dans ce monde, de plus en plus dénué de sens critique que certains voudraient tristement voir aseptisé.
 
Deux livres percutants pour mieux définir les enjeux manipulatoires et mieux nous orienter dans les méandres tyranniques de l’espace virtuel.
 
Guibert Philippe, La Tyrannie de la Visibilité, un nouveau culte démocratique, VA éditions, Collection Influence et Conflits, Janvier 2020, Paris, 140 pages.
 
André Claude, Quand la Clique nous manipule, du Printemps érable à Donald Trump, éditions Dialogue Nord-Sud, Septembre 2018, Montréal, 250 pages. 

mercredi 26 mai 2021

Lettre aux gouvernants




Les voyageurs qui ne peuvent pas rentrer au pays exigent que ces fêtards soient envoyés en prison à l’hôtel à leur frais pendant 3 jours: 2000 $. Le temps de passer un test qui prend normalement dans tous les pays civilisés de 15 à 20 min pour obtenir les résultats. 

Ça manifeste à coup de 3000 personnes contre les masques, contre les vaccins 5000, et ça envahit les parcs, les plages, etc. 

Et ils sont libres ensuite de rentrer chez eux! 

Et le pays continue d’envoyer les voyageurs à l’hôtel pour renflouer les caisses des hôtels vides. Sans tenir compte de la précarité des voyageurs devenus soutiens financiers de leurs familles. Que dis-je qui aident leur famille à se NOURRIR après un an et demi sans travail. Pour ne pas les voir fréquenter les banques alimentaires!

Nous avons maintenant compris que cette mesure spécifiquement tactique électoraliste a été prise après un sondage auprès des personnes qui n’ont pas de familles ailleurs et qui jugent que les voyageurs sont tous des gai lurons remplis aux as.  

Merci Éric Duhaime qui a décrié cette situation pendant un de ses directs. Seul politicien à avoir compris et saisi que cette mesure n’était pas fondée. Qu’elle pénalisait principalement les immigrants qui ont des familles ailleurs ou au Québec (et on continue à demander plus d’immigrants, allez les convaincre maintenant! ), les snowbirds qui vivent ainsi : 6 mois par année à  l’extérieur, les jeunes, etc. 

Cette situation est indécente! Pendant que les manifestations continuent, que les parcs sont bondés, que les terrasses seront envahies sous peu, on maintient une mesure indécente et illégale qui va à l’encontre de la charte des droits et libertés, pour satisfaire sa clientèle électorale envieuse. Et que la déclaration des droits de l'homme abonde d'articles défendant la liberté, la responsabilité, la sûreté, etc. 

Alors qu’il a été prouvé que moins de 1,7 ou 1,3 p.cent des voyageurs contaminaient. 

Ajoutons que les avions des autres compagnies volent au Canada, ne sont pas clouées au sol. On justifiera ensuite les faillites des compagnies. Surtout la compagnie Québécoise Air Transat. Une des meilleures compagnies Vacances avant la pandémie. 

Ma sœur (à Paris) et moi attendons que cette mesure soit levée pour rentrer voir notre père 93 ans, car le centre ouvrira ses portes sous peu, après la 2e dose de vaccin donnée. Pendant ce temps, la voix de notre père est de moins en moins forte, s’éteint chaque jour un peu plus et nous craignons le pire. Chaque jour nous l’appelons et nous nous demandons s’il sera toujours vivant le lendemain. 

Immigrez au Canadá, disait-ils, un pays qui soutient une charte des droits de l’homme, un pays civilisé...

Un pays qui soutient ses citoyens, mais pas tous! Ça dépend du sondage et de la clientèle sondée. 

Un pays qui soutient les citoyens qui vous donnent le pouvoir de les ostraciser, qui vous permet d’inculquer une peur innommable, de tirer des ficelles imaginaires pour la faire augmenter et consolider ses prétentions électorales. 

Je ne marche plus dans vos tactiques électoralistes. Je continue de porter le masque, je m’asperge d’hydroalcool si je touche une surface, je le fais pour les autres parce que moi, je ne vous crois plus!

dimanche 9 mai 2021

La Geôle des Innocents, un roman surprenant

 Le premier roman d’Ensaf Haidar, La geôle des innocents, est pour le moins surprenant. 

Il est étonnant, d’abord, parce que la fiction se déroule dans un univers clos, une prison, et qu’il s’agit d’histoires croisées d’amours interdites, d’amour hors mariage, ou de liaisons illégitimes, puis d’amours illicites, dans un monde arabe en pleine mutation.


L’histoire se déroule dans l’ambiance qui régnait encore en Arabie saoudite, il n’y a pas si longtemps, nous dit-on, avant que le prince Mohammed ben Salmane, communément appelé MBS, n’entreprenne d’enclencher le processus menant à la modernité du pays et retire progressivement le pouvoir à la police religieuse.   


Cette dernière, la police religieuse, dirigeait la vie privée des citoyens avec la complicité des familles ou des délateurs qui en faisaient partie, père, fils ou mari. Elle avait préséance sur le système judiciaire. Pire, elle était le système juridique lui-même. 


Jusqu’ici, tout va bien, puisque nous avions compris en lisant le premier livre d'Ensaf Haidar — sa biographie, Mon combat pour sauver Raïf Badawi — que le système saoudien ne faisait de cadeaux ni aux libres penseurs ni aux femmes, et qu’il n’était pas un lieu sûr pour celles qui rêvaient de légèreté, qu’elle soit vestimentaire ou faite de liberté.  



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mercredi 5 mai 2021

Insoumission aux wokes. Non à la cancel culture !


Insoumission française, décoloniaux, écologistes radicaux, islamo-compatibles : Les véritables menaces. Le nouveau livre de Sonia Mabrouk pourrait s’appeler Insoumission tout court, et s’appliquer au Québec. 

Changez en cours de lecture le nom du pays, la France pour le Québec, et vous reconnaîtrez l’état des lieux. 

Comme vous distinguerez par ailleurs tous les pays occidentaux, qui font face actuellement à une déconstruction, et à une tentative malsaine de réécriture de l’histoire par les « wokes ».


Le Québec, après un peu plus de 400 ans d’histoire, n’a pas encore réussi son indépendance du reste du Canada. 

Le Canada, jeune pays multiculturaliste de 154 ans, où la multitude de cultures vit et se ghettoïse, forme un pays morcelé sans culture prédominante sur laquelle se rattacher, et où la « juxtaposition de cultures différentes » mène à privilégier les cultures d’origine. 

Ici le petit Maghreb, ici la Chine, ici l’Inde, etc. 


La France a, quant à elle, 2000 ans et plus d’histoire. C’est une civilisation entière que nous observons, dont nous envions le parcours, une histoire qui fait aussi partie de la nôtre de l’autre côté de l’atlantique, comme un jeu de miroir en miniature.


Nommer les choses

Sonia Mabrouk, aborde les nouveaux thèmes, qui s’immiscent dans les universités, les ONG, dans nombres d’associations qui ont pour mandat initial l’intégration dans cette riche civilisation, et font les délices des wokes : les néoféministes qu’elle qualifie de primaires, les écologistes radicaux, les fous du genrisme, les islamo-compatibles, les forcenés du multiculturalisme, les chocs internes de l’intersectionnalité et les menaces extérieures. 


Elle nous oblige au constat pour tirer la sonnette d’alarme qui doit retentir fort avant que ces minorités ne parviennent au pouvoir, qu’elles s'époumonent à dénoncer pour mieux remplacer.  


Cet essai dense arrive à point nommé. Ce portrait des sociétés occidentales empêtrées dans les méandres du racialisme, comme si bien décrit Mathieu Bock-Côté dans son nouvel essai La révolution racialiste et autres virus idéologiques, ou dans celui de l’écrivaine française Rachel Khan, identifié dans son livre Racée, n’est pas réjouissant, certes, drôlement réaliste mais pas que. 

Les deux, Rachel Khan et Mathieu Bock Côté, se sont retrouvés côte à côte dans un article de Paris Match. Pas étonnée non plus que Sonia Mabrouk et Bock-Côté se soient également croisés dans le Figaro.






Dès le début de la lecture du livre de Sonia Mabrouk, j’ai commencé à souligner les passages les plus significatifs puis, aux premières pages, j’ai pu me rendre compte que c’est tout le livre qu’il faudrait souligner à grand trait. 


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