jeudi 9 avril 2020

25e - 14e

25e journée de confinement avant l'aéroport.
14e jour après l'aéroport.
Aujourd'hui est une journée très spéciale.
D'abord parce qu'elle marque le 14e jour de confinement stricte. À part : 2 fois 5 min de marche seule sur la plage privée au premier étage et quelques fois pour aller porter les poubelles en avant.
Enfin! Ce fameux 14 jours exigé.
Et nous sommes le 7 avril. Si tout avait été normal, nous prenions la route, mes voisins et moi, à 4 h du matin pour aller rejoindre 5 autres voitures, 4/4 pour un voyage prévu à Merzouga, dans le désert marocain.
Nous apportions toutes sortes de choses aux habitants, des livres, des crayons, des chocolats, des vêtements, des denrées non périssables, etc. que nous avions l'intention de distribuer en cours de route et sur place.
Notre voyage était réservé et payé en partie depuis le mois de janvier.
Vous connaissez la suite. D'abord le bateau qui assure la liaison Tarifa - Tanger a été annulé puis carrément le voyage vers le 16 mars.
Lorsque je suis allée à Montréal à la fin mois de février, je n'avais pris qu'un bagage à mains et laissé tout sur place en plan. Le frigo, les vêtements, tout!
Et pour les malveillants qui m'ont écrit que je mérite de ne pas avoir trouvé de billet de retour, car je suis repartie en Espagne au début mars, et bien, j'avais aussi un rendez-vous à la mi-mars, pris au début janvier, au commissariat pour finaliser mes papiers légaux. Car nous ne pouvons pas rester en Espagne plus que 3 mois.
Hier après-midi, ma voisine, l'ange, m'a proposé d'aller faire les courses avec elle. Son mari m'a cédé sa place. Nous ne pouvons pas être plus de deux par voiture. Je me suis assise en arrière comme l'exige le gouvernement.

Nous avons fait nos courses à midi. Avec un masque, les cheveux bien attachés (ils nous obligent à attacher nos cheveux), des gants et la bouteille d'alcool en mains.
Dans les magasins, nous devons passer de l'alcool sur nos propres gants et porter ceux qu'ils nous proposent par-dessus.
Il a fallu tout laver en rentrant comme d'habitude après avoir laissé les sacs sur le balcon. Le tout a pris 6 h 30.
Quelques photos prises devant la boulangerie, la fruiterie, le marché...
Dorénavant, je ne verrais les personnes qu'en ces termes d'anges ou de démons.
Ce sera mon dernier décompte quotidien puisque j'ai atteint le 14 jours exigé pour se dire hors de danger.
Un dernier mot pour vous dire que j'ai été frappée par cette phrase de Cécilia Attias :
«Je ne m'aime pas beaucoup, mais je sais que je suis courageuse.»
Aux courageux qui affrontent cette tête couronnée d'épines, je souhaite la guérison.
Aux autres, remarquez autour de vous les anges et les démons.
C'est le moment idéal pour prendre le temps de connaître et reconnaître celles et ceux qui finalement sont précieux.

Et c'est le moment idéal, comme dit Michel Onfray pour lire ou relire Nietzsche:
«Que ce soit votre honneur d'aimer toujours plus que vous êtes aimés. »
Friedrich Nietzsche ; Ainsi parlait Zarathoustra (1885)

24 e - 14e


Aujourd'hui 24e jour de confinement avant l'aéroport.
13e jour après.
Vous vous demandez si c'est difficile d'être confinés loin de chez soi. Chez nous? C'est si relatif!
Ce chez nous est si lourd de charge. Il y a chez nous sur le continent américain, il y a ce chez nous sur le continent européen, sur le continent africain, il y a ce chez nous au Moyen-Orient.
Et il y a ce chez nous sur terre. Et c'est notre corps qui nous sert de véhicule pour la parcourir.
J'avais promis de parler de mon chez nous au Maroc. Pas aujourd'hui. Demain!
Une bien étrange de journée hier en apprenant le décès du mari d'une amie et des funérailles suivies via l'application Zoom. Une tristesse!
Facebook m'a envoyé ce matin cette photo souvenir de Doudi (
). J'ai eu un grand moment de tendresse en revoyant ses yeux si petillants. Il était si petit! Il est devenu un homme!
Je me suis attachée à cette famille que j'ai connue il y a cinq ans.

J'ai pensé
qui est presque devenue une femme. À Miriyam, jeune adolescente et à
qui travaille très dur pour tenir ensemble la famille. Et élever trois enfants seule. Tout en faisant l'apprentissage d'une autre culture et d'une autre langue.

J'ai pensé à
qui croupit dans une prison en Arabie saoudite. Là ou le confinement ne peut pas être à plus de quelques centimètres les uns des autres.

Mon amie m'a appelée du Maroc pendant que j'écrivais ces lignes pour me rappeler ceci. Et ça ne vient pas d'un quelconque religieux d'une quelconque religion mais bien d'un scientifique:
"Il y a deux façons de vivre sa vie : l'une en faisant comme si rien n'était un miracle, l'autre en faisant comme si tout était un miracle. " Einstein
J'opte pour la deuxième portion de la citation.
La vidéo a été prise hier pendant ma marche de 5 min sur la plage privée. Elle dure une minute et une seconde.
Les quatre autres minutes, j'ai respiré profondément l'odeur du varech que l'on sent de plus en plus fort!
Faut croire que le nez s'était habitué à la pollution ou alors l'air ambiant est de plus en plus pur!
Je Nous (c'est le plus significatif Nous) souhaite de passer une belle journée.
Nous sommes en vie! Nous en avons de la chance! C'est ça le miracle!








Robichaud Louis, Martin Girard et 40 autres

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