Selon
certains, je suis de la génération des baby boomers… un peu plus jeune selon les
théories de certains sociologues qui se sont penchés sur les questions des
générations, x, y, z et bientôt A comme la première lettre qui nous permettra
de refaire le tour de l’alphabet.
Comme
immigrante, juive, arabo, rock and roll, non Québécoise de souche, je vis au
Québec depuis mon adolescence. J’ai eu la chance d’être étudiante à l’université
et de suivre des études jusqu’à l’obtention de deux diplômes. Pas parce que mes
parents étaient riches. Au contraire. J’y ai été parce que, très jeune, je
croyais à l’éducation supérieure. J’avais lu les auteurs classiques et je
voulais leur ressembler, observer la société par le prisme de la conscience.
A l’âge
de 42 ans, je finissais de payer mes prêts étudiants. J’aurai tellement
souhaité accéder à des études doctorales. Mes enfants étaient au CEGEP et
allaient entrer à l’université. Horreur! Le cycle des prêts allait recommencer.
Depuis
quelques jours, je me suis délibérément isolée (pas totalement) des twitters,
facebook, téléjournaux TV que j’écoutais comme une boulimique chaque soir, des
nouvelles à TVA, à Radio Canada, TV5, BBC, et que je poursuivais sur iPad
autour du monde arabe et méditerranéen (radio et TV).
Je
retiens ceci de la grève des étudiants au Québec et surtout sur la mobilisation/polarisation des opinions à ce sujet.
Cette
nouvelle génération branchée au fil blanc cousue de fil blanc, nous la voyons se démener ici maintenant. Cette génération, nous soupçonnons qu'elle saura
analyser, critiquer, aller au fond des débats et ne pas se laisser passer des
couleuvres. Exactement ce qu'elle fait en ce moment. Précisions. Clarté. Transparence.
Constatation: Notre
nouvelle génération, celle qui se retrouve en ce moment dans la rue n’est pas
écoutée. Cette nouvelle génération au fil blanc liée aux iPhone, iPod et iPad
de ce monde, cousue de fil blanc, nous envoie un message que nous n’écoutons
pas.
J’ai
vu et écouté Xavier Dolan (cinéaste), Katia Tremblay (sports), les trois leaders étudiants, Gabriel Nadeau Dubois, Martine Desjardins, Léo
Bureau-Blouin. Je sais qu’ils n’ont rien à voir entre eux. Par
contre, ils ont en commun une chose : l’ambition de la conscience de leur
talent, de leur sens critique et de leurs convictions.
Cette
ambition qui nous faisaient honte, pire que nous
cachions et rêvions d’étaler au grand jour pour dire comme les jeunes le font si bien : Non! Nous ne sommes
pas nés pour un petit pain mais nous sommes grands, forts, beaux, critiques, conscients
et créatifs. Nous sommes.
Ne
faisons pas du printemps érable un printemps arabe avec le piètre résultat que
les jeunes de ces pays ont obtenu ailleurs, malgré leur mobilisation et leur
bataille.
Nous
entendons, gel des frais de scolarité, dégel des frais de scolarité, frais
afférents, conseil spécial qui se penchera sur la bonne gestion des
universités, etc. Comme si, les universités ne devaient pas rendre compte
chaque année de leur gestion et de leurs avancées selon la loi sur l’enseignement
supérieur (loi 44 ? 38?). Tout d'un coup, les universités sont forcées de mieux gérer les fonds publics. Que faisaient-elles donc avant ce conflit?
Nous
n’entendons pas ce que les jeunes nous demandent. Ils nous demandent un
véritable débat sur l’accessibilité aux études supérieures, la gratuité scolaire
de la garderie à l’université inclusivement. Point.
La seule manière de se sortir de ce conflit est de décréter un moratoire, geler les frais de scolarité et prévoir un débat sur la question. Faire ce qu'ils nous demandent depuis des semaines.
La seule manière de se sortir de ce conflit est de décréter un moratoire, geler les frais de scolarité et prévoir un débat sur la question. Faire ce qu'ils nous demandent depuis des semaines.
Ils
nous demandent un vrai débat de société qui se penchera sur les questions :
Avons-nous les moyens de nos ambitions?
Avons-nous les moyens de nous offrir une société éduquée?
Avons-nous les moyens de satisfaire à cette demande?
En sachant ce que ça implique. Et décidons de ce que nous voulons véritablement.
Vivre ensemble.

This work by www.evelyneabitbol.com is licensed under a Creative Commons Attribution-NonCommercial-NoDerivs 2.5 Canada License.
Avons-nous les moyens de nos ambitions?
Avons-nous les moyens de nous offrir une société éduquée?
Avons-nous les moyens de satisfaire à cette demande?
En sachant ce que ça implique. Et décidons de ce que nous voulons véritablement.
Vivre ensemble.
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Chère Èvelyne,
RépondreSupprimerIl faut beaucoup de courage et d'honnêteté pour afficher ouvertement ses couleurs sur un sujet aussi controversé que celui-ci.
Même si je ne partage pas toutes tes "vues", je suis moi aussi très concernée, inquiète et triste de voir que les deux parties n'arrivent pas à un consensus après 13 semaines de grève.
Qu'attendons-nous ?
France Lefebvre