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Le Devoir : Se garder d'oublier - texte collectif

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3 mai 2014 |Evelyne Abitbol, Rachid Bandou, Djemila Benhabib, Leila Mahiout | Québec
Ainsi donc, à en croire les déclarations de Kathleen Weil, ministre de l’Immigration, de la Diversité et de l’Inclusion, l’heure est à la « guérison des blessures » occasionnées par la charte de la laïcité proposée par le Parti québécois, alors que sa collègue Christine St-Pierre, ministre des Relations internationales, a renchéri à ses côtés pour nous faire la promesse d’améliorer « l’image » du Québec à l’étranger, qui aurait été« assurément » ternie pour les mêmes raisons.

Curieux propos de la part de ces deux ministres, tenus avec empressement au lendemain de leur assermentation. Ni l’une ni l’autre n’a songé, un seul instant, à prendre quelque hauteur, quelque distance, quelque recul pour envisager notre avenir avec plus de sagesse et d’aptitude. Et surtout, quelle drôle de façon de résumer un débat sociétal aussi important et sensible en termes de « blessures », « d’image » et de « guérison ».

A-t-on parlé pendant toutes ces longues et nombreuses années, et ce depuis 2006, pour ne rien dire ? Car rappelons-nous qu’avant l’épisode de la charte, il y a eu les audiences de la commission Bouchard-Taylor. N’y a-t-il vraiment rien d’autre à retenir de cet exercice démocratique où l’on a entendu des témoignages rigoureux et percutants ? N’y a-t-il vraiment rien à faire en matière de laïcité et d’accommodements religieux ? N’y a-t-il vraiment rien d’autre à dire, au sujet de la forte mobilisation de la société civile, que de reproduire une rhétorique infantilisante : victimaire à l’égard des « immigrants » et forcément « culpabilisatrice » à l’endroit de la « société d’accueil »? Car il faut bien aller jusqu’au bout du raisonnement de Mme Weil : s’il y a des victimes, il y a forcément des coupables. Coupables de quoi, au juste ?







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